Les études :

Parlons-en ! Les dernières ont été toutes deux publiées en mars 2009.

Une étude médicale n’est pas simple à déchiffrer, il faut donc faire confiance à des analystes indépendants pour disposer d'un résultat compréhensible.



Mais l’indépendance en médecine est bien souvent une utopie.

Après avoir analysé ces 2 études l’H.A.S (Haute Autorité de Santé) et l’I.N.C.A. (Institut National du Cancer) ont décidé de continuer à ne pas conseiller le dépistage du cancer de la prostate. (On attend leurs nouvelles préconisations qui tardent à venir). Ces mêmes organismes conseillent de dépister le cancer du sein, du col de l’utérus et du colon.

En France la revue « prescrire »(5), une des rares revues indépendantes, dotée d'un comité de lecture solide, fait le même constat. L’A.F.U. (Association Française d'Urologie) continue à conseiller le dépistage.

Essayons malgré tout de regarder ces résultats en nous efforçant de garder à l’esprit les conséquences pour le quotidien des patients.

Etude PLCO (Etats-Unis)(5) : Etude homogène : même laboratoire d’analyse, mêmes critères de décision. Cette étude inclut 76 693 hommes de 55 à 74 ans répartis en 2 groupes : dépistés et non dépistés, suivis depuis 9 ans. Elle doit se poursuivre encore 4 ans.

Les résultats montrent qu’il n’y a pas eu plus de morts dans le groupe dépisté que dans le groupe non dépisté. La mortalité a même été plus forte de 11 % dans le groupe dépisté mais ceci n’est pas assez important pour être significatif, autrement dit, du point de vue statistique, on ne peut pas dire qu’il y ait une différence de mortalité entre les 2 groupes. On attend les résultats définitifs.

Etude ERSPC (Europe)(6) : Moins homogène, cette étude regroupe les résultats de 7 pays différents et doit durer jusqu’en 2010, elle inclue 162 243 hommes de 50 à 75 ans suivis pendant 9 ans

Cette étude montre qu’il y a eu moins de morts dans le groupe dépisté que dans le groupe non dépisté : 5 décès de moins pour 10 000 hommes âgés de 50 à 75 ans.

- la première étude fait froid dans le dos, si effectivement il n’y a pas d’efficacité prouvée du dépistage sur la baisse de la mortalité, alors tous les tracas occasionnés par ce dépistage ont été éprouvés en vain. C’est terrible !

- la seconde montre une légère baisse de la mortalité, mais à quel prix ?