8 Génération sida

Je suis un médecin de la génération SIDA Peu après être revenu de coopération au Gabon où j’avais vécu 1an, je suis rentré en France le sida avait fait son apparition(1986) .Après un stage en maladie infectieuse à l’hôpital Saint-Antoine j’ai travaillé 2 ans dans un centre de dépistage du SIDA : consultation de dépistage, rendu de résultat, formation de volontaires à l’aide à la prévention, c’était difficile et passionnant. Ce que j’ai retenu de ce travail et m’a accompagné toute ma vie de médecin c’était : -On informe les patients le plus tôt possible, ce n’est pas quand on rend un résultat que l’on peu transmettre la moindre information, donc pour ce qui nous concerne l’information se fait avant, au premier rendez-vous, on peut discuter de tout avec le patient, sexualité, traitement, examen. On parle de choix éclairé dans la décision de faire un dépistage, c’est impossible de le faire au moment du rendu, déjà que c’est difficile avant, le patient ayant déjà une angoisse d’avoir un cancer, il est peu réceptif, il s’inquiète des conséquences sur sa santé. Voir, revoir le patient avant toute prise de décision me parait le strict minimum si on veut que le patient fasse un choix éclairé ! C’est incroyable que des médecins prescrivent des PSA sans en informer leur patient, c’est dingue de savoir que certains hôpitaux font les PSA dans un bilan initial. -On ne fait pas un examen ou un bilan s’il n’y a pas de nécessité Je me rappelle cette homme de 40 ans qui était venu au centre pour faire un test HIV car il était persuadé d’avoir attrapé le virus, je l’avais reçu et lui avait demandé les risques qu’il avait pris ?il m’avait répondu qu’il fréquentait des prostitués, son angoisse était forte, je lui demandait de me précisé quels risques il prenait dans sa pratique sexuelle avec ses partenaires :il utilisait depuis toujours des préservatifs !il n’avait donc pas pris de risques, je ne lui est pas prescrit de test :c’ était la meilleur façon de lui faire admettre qu’il se protégeait ! Et bien la prostate dans tout ça ? Pourquoi faire des PSA à des patients sous prétexte qu’ils le demandent ! Ce n’est pas du tout une raison suffisante, la question est plutôt : pourquoi le demande t-il? On se rend vite compte que la peur du cancer est là, que l’entourage en parle, que la presse en parle, que le corps médical en parle !mais, je l’ai bien vu dans mon enquête, on en parle et souvent on le conseille sans avoir mené une réflexion suffisante .C’est trop facile de dire que l’on fait le dépistage parce que le patient le demande, le patient est sous influence, à nous de l’aider à sortir de cette influence, alors effectivement on pourra parler de choix éclairé.