RENTABILITE « L’institut de puériculture de Paris, havre des grands prématurés, doit fermer »Le Monde 17 aout 2011

Pourquoi ? La tarification à l’activité qui ne tient pas compte des spécificités .Ici on s’occupe de bébé de 500 grammes, on prend en charge l’enfant dans sa globalité (santé, famille) : peu rentable en nombre d’actes ! Le nouveau mode de financement de l’hôpital, instauré en 2005, oblige les établissements à augmenter leur activité médicale pour obtenir des crédits « rentabilité ».

Le traitement du cancer de la prostate semble très rentable :

D’après une étude parue dans l’express (22 sept 2010) : Le « meilleur » établissement pour se faire prendre en charge est l’hôpital de Créteil : En 2010, il y a eu 714 séjours, 1315 radiothérapies 16 chimiothérapies.

Bien sûr, parmi les hommes traités, il y en a qui sont venus pour des cancers symptomatiques, qui entrainaient des problèmes nécessitant un traitement, mais nombreux ont été les « sacrifiés « de la prostate, venant suite à un dépistage.

Pour avoir une idée du de l’ampleur du dépistage, j’ai interrogé le biologiste local sur le nombre de PSA effectués par son labo en 2011 : 2992, soit 10 par jour ! sur une population de l’ordre de 25 000 habitants .On dépiste beaucoup dans la région.

Toujours dans l’étude de l’express, L’Hôpital de Brest, bien « placé ,6 ème» a eu 236 séjours, 2142 radiothérapies et 154 chimiothérapies. 2142 radiothérapies c’est beaucoup. Le 18 avril 2011 .Je recevais une lettre émanant du service radiothérapie du C H U de Brest, me signalant qu’il s’était doté d’un IMRT, dispositif à modération d’intensité, très efficace dans les cancers ORL et ceux de la prostate, le professeur PRADIER précisait qu’il attendait un 3éme accélérateur car le but du CHU était de faire bénéficier de ces techniques à une grande majorité de patients.(J’ai écrit au professeur PRADIER ,lui demandant la part des hommes traités à la suite d’un dépistage, en lui faisant remarquer que l’H A S ne conseillait pas le dépistage .Je n’ai pas reçu de réponse.)

Et n’oublions pas le robot américain Brestois.

C’est clair, c’est rentable ! On achète des appareils couteux, on envoi des rayons sur des prostates dépistés et la sécu finance. Mais notre petit prématuré va devoir se faire voir ailleurs.

Pour terminer le chapitre économique : Il faut bien financer le parcours du dépisté : 1/ La consultation du médecin généraliste,

2/ le dosage du psa (renouvelé tous les ans  ou tous les 2 ans)

Et un jour viendra peut-être avec : 3/ consultations urologue 4/ biopsie de la prostate (renouvelé tous les ans ou les 2 ans) Et peut-être un jour : 5/ consultations chirurgie, radiologiste, oncologue 6/ hospitalisations, opération, 7/arrêt de travail, 8/ Transports domicile hôpital pour les radiothérapies, les chimiothérapies, les rendez-vous 9/ et les traitements médicamenteux, allant de l’antibiotique suite aux biopsies à la chimiothérapie, en passant par les antidépresseurs et les anxiolytiques. Les couches restant au frais du patient.