6 Nuit à Brest

[Il est 1 heure du mat à Brest, le calme s’installe tout doucement dans le centre 15, les vapeurs d’alcool du Finistère s’estompent, persiste la solitude, la souffrance physique et psychique et quelques urgences. Maxime l’externe de garde est intéressé particulièrement par les sorties du SMUR, le coté technique de la médecine le passionne, il est plutôt content de ses cours de faculté et se prépare à passer l’internat l’année prochaine. Bien sur je le branche sur le dépistage du cancer de la prostate, réponse habituelle : PSA et toucher rectal dès 50 ans, je lui demande d’où il sort ça ?

-ce sont les recommandations

-lesquelles ?

-celles de l’HAS(Haute Autorité de Santé) ou de l’ANAES je suppose

-non, ce sont celles de l'AFU (Association Française d'Urologie) ! L’HAS ne conseille pas de faire le dépistage du cancer de la prostate !

-pourquoi ?

-Mais on ne t’en a pas parlé en cours, aucune étude montre clairement un intérêt à faire le dépistage vu les dégâts occasionnés par les différents traitements, notamment les dégâts sur la sexualité et l’incontinence urinaire.

Il me montre son cours d’urologie que l’on trouve en ligne sur internet, pas un mot sur le doute, pas le moindre mot, même pas un début de doute, c’est effarant ! Je lui montre les sites de l’HAS (voir lien), de la ligue contre le cancer, de la revue Prescrire ;

-Alors pourquoi les médecins continuent-ils à dépister et à prescrire des PSA ?

-toute la question est là !

Il rigole en me racontant que le service d’urologie vient de se doter d’un robot Américain pour faire des interventions par cœlioscopie de la prostate et que le chirurgien doit parler anglais à sa machine ! Puis il devient grave et évoque son grand-père opéré de la prostate suite à un dépistage.

|http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_961185/depistage-du-cancer-de-la-prostate?xtmc=PROSTATE&xtcr=2|fr]